Quel marché immobilier après le Coronavirus ?
Question compliquée… Bien malin est celui qui sait comment les choses vont évoluer après cette crise du Coronavirus. La crise sanitaire débute à peine. Comment anticiper les conséquences de celle-ci sur l’économie, la finance et l’immobilier ?
A défaut de savoir déterminer à quoi nous mènera cette période de l’histoire, nous pouvons tout de même tenter d’entrevoir les différents scénarios susceptibles de se présenter.
C’est ce que je vais tenter de faire dans cet article. N’hésitez pas à me faire part de vos propres raisonnements dans les commentaires.
Y-aura-t-il toujours des acheteurs ?
A un horizon de quelques mois, il est évident qu’il y aura un impact sur le marché de l’immobilier. Mais lequel et de quelle ampleur ?
Actuellement, tout le monde étant confiné, les visites ne se font plus. Les transactions vont donc mécaniquement chuter sur les mois à venir. La question qui en découle est donc : est-ce temporaire et la demande repartira-t-elle une fois la crise passée ?
A l’issue de cette période de grande incertitude, de nombreux foyers auront sans doute reporté leurs projets immobiliers à plus tard.
Quels scénarios ?
Je vois alors 2 scénarios émerger.
Soit l’économie n’est pas trop affectée et il y aura alors toutes les chances que le marché reparte presque comme avant. On peut même imaginer qu’il pourrait être renforcé par des familles qui souhaitent se mettre plus « au vert » au cas où… et disposer d’un jardin par exemple.
Soit, à l’inverse, l’économie est gravement affectée et de nombreuses sociétés seront en difficultés. Dans ce second cas, les possibles licenciements massifs pourraient alors engendrer une baisse du nombre de foyer en capacité d’acheter leur logement. Actuellement, la BCE et l’état France semble tout mettre en oeuvre pour éviter au maximum les faillites d’entreprise. A voir si cela suffira dans un tel scénario. Tout dépend sûrement de la durée de la crise du Coronavirus…
De manière générale, disposer d’un toit est et restera un besoin primaire. Les gens devront donc toujours continuer à se loger. L’immobilier devrait donc s’en tirer d’une manière ou d’une autre.
Le secteur de la construction
Avant même cette crise sanitaire Coronavirus, le secteur de la construction n’était déjà pas au beau fixe. Le nombre de logements construits restaient très insuffisants comparé à la demande. La période des élections municipales n’a rien arrangée. En effet, dans ce contexte, de nombreux maires ont suspendus les projets de constructions pour éviter de froisser leurs administrés avant les élections.
Là aussi, si le secteur de la construction et du bâtiment sort affaiblit de cette crise, le problème du nombre de nouveaux logements risque encore de s’accroître. Ceci pourrait engendrer une raréfaction de l’offre… et donc possiblement une hausse des prix là où la demande est présente. L’immobilier ancien pourrait ainsi bénéficier d’un report des demandes faute de logements neufs.
La BCE et l’état français faisant tout pour ne pas gripper l’économie, les recommandations récentes faites par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) pourraient paraître en contradiction avec la volonté actuelle de la BCE. Le BTP constituant un secteur important pour l’économie française, une obstination du HCSF dans ses recommandations semblent assez peu probables à l’issue de la crise.
Quelles conséquences pour les taux immobiliers ?
Les taux d’intérêts immobiliers sont corrélés aux taux des crédits octroyés aux états. Le fameux OAT (« Obligation assimilable du Trésor »).
Pour l’instant, même s’il remonte légèrement, les taux de l’OAT restent très bas malgré les évènements (voir graphe ci-dessous). Les établissements financiers continuent donc à pouvoir disposer de ressources financières pour pouvoir prêter.
La BCE, à travers Christine Lagarde, a déclaré, ces derniers jours, que tout serait fait pour préserver la liquidité de l’économie européenne. On peut donc penser que, si la situation ne devient pas catastrophique, les banques pourront toujours se financer et par conséquent jouer leur rôle de prêteur.
Ainsi, en l’état actuelle de la situation, tout laisse à penser que les taux vont rester bas encore pas mal de temps.
Conclusion
A combien de crises l’immobilier a-t-il du faire face depuis la nuit des temps ? Des tas ! Cette crise du Coronavirus ne constitue qu’une nouvelle crise parmi tant d’autres dont l’immobilier se relèvera encore.
Jusqu’à maintenant, l’immobilier a toujours joué un rôle de valeur refuge. Il constitue une réserve d’argent moins sensible à la dépréciation que l’argent qui reste dormir sur un compte en banque…
Il ne faut pas se leurrer, cette crise aura un impact sur notre avenir au moins proche et donc sur le marché immobilier. Cette crise changera sûrement quelque chose à notre mode de vie et donc peut-être sur notre façon de nous loger également.
Aussi triste cette période soit-elle du fait des nombreuses vies qui y succomberont, des choses forcément positives en sortiront également. L’être humain s’est toujours adapté au cours de son histoire. Je ne vois pas de raison que cela ne soit pas à nouveau le cas.
Quoi qu’il en soit, à date, le plus important est de préserver au maximum votre santé et celles de vos proches. Alors, faites attention à vous et à bientôt pour un nouvel article !
Pour approfondir
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Alex, passionné par l’immobilier. Je partage sur ce blog les informations qui me semblent pertinentes et qui sont le fruit de mes propres interrogations, recherches et découvertes. En perpétuel apprentissage dans ce domaine, mon but est de démystifier le processus d’achat immobilier auprès du plus grand nombre.